Lâcher prise à Seignosse
Après avoir passé l’été en Dordogne, j’ai continué mon périple en passant quelques jours à Bordeaux et à Paris. Puis, j’ai atterri à Seignosse (sud-ouest de la France) début septembre où je suis restée deux grosses semaines. Lors de ce séjour à la mer, mes plans pour la suite de mon voyage ont été chamboulés. J’ai donc dû apprendre à lâcher prise et à me centrer sur le moment présent.
Se presser n’est pas la clé
Pour rappel, cet été, j’avais comme projet de créer des voyages sonores. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu (voir article précédent). Entre mes oreilles qui ne supportaient pas le son de mes instruments et les enregistrements qui n’étaient pas matures, je n’ai finalement pas concrétisé ce projet.
En prenant de la distance, j’ai réalisé que j’avais voulu aller trop vite. Suite à cette prise de conscience, j’ai beaucoup ri de moi-même.
J’ai souvent tendance à penser que les choses vont se faire en un claquement de doigts. Et quand il s’agit d’agir concrètement, je réalise que la mise en œuvre de mes idées prend du temps. Et que la création demande parfois de l’expérience et de la patience.
Comment est-ce que je voudrais produire des créations sonores alors que je n’ai pas encore apprivoisé mes instruments ? Comment est-ce que je voudrais créer des voyages sonores alors que je n’en ai pas encore vécu beaucoup moi-même ? Cela n’a pas beaucoup de sens.
Accepter que les choses prennent du temps
Pour créer ces voyages sonores, je devrais maîtriser mes instruments et libérer ma voix. Je devrais maîtriser l’aspect technique des enregistrements et du mixage du son.
Il faudrait que je pratique davantage pour moi-même pour ensuite pouvoir transmettre la magie de cette pratique. Je devrais continuer à pratiquer la méditation. Et apprendre à accompagner les personnes à rentrer dans cet état méditatif. Tout cela ne se fait pas en un jour évidemment.
Toutes ces prises de conscience m’ont déstabilisées, mais je n’ai pas lâché l’affaire. J’ai donc pris la décision de faire envoyer mes instruments à Ibiza, où je serai d’octobre à décembre. Je me disais que j’allais ainsi pouvoir prendre le temps d’expérimenter avant de créer quoi que ce soit.
Mais à nouveau, les choses ne se sont pas passées comme prévu.
L’invitation de la vie à lâcher prise
Suite à toute une série de circonstances, tous mes instruments n’ont pas pu être envoyés. J’ai dû me résoudre à en faire acheminer une partie en Belgique. Puis, j’ai appris que ceux que j’avais envoyés à Ibiza n’étaient pas arrivés. Et que le colis était retourné en France.
Cette dernière nouvelle m’a complètement déboussolée. Je m’étais tellement projetée à m’investir dans ce projet cette fin d’année, que le fait de ne plus avoir mes instruments a créé un grand vide. Et le vide, ça m’angoisse.
J’y ai vu là un signe de la vie supplémentaire que cette fois-ci, j’ai décidé d’écouter. Je n’ai donc pas insisté et n’ai pas fait envoyer une nouvelle fois mes instruments. Et j’ai petit à petit complètement lâché prise sur ce projet.
Ça n’a pas été facile, car je me suis rendu compte que je m’étais identifiée à celui-ci. Ça a donc réveillé en moi des questions existentielles : qui suis-je ? Où vais-je ? Que suis-je censée faire ces prochains mois ? Quel est le sens de ce voyage ?
Se mettre la pression tue la créativité
Au cours de ce processus, j’ai compris que je m’étais mis la pression. J’étais partie à nouveau dans ce mindset de devoir à tout prix trouver une activité professionnelle. Je me disais que je pourrais à l’avenir me faire rémunérer pour ces créations sonores.
J’ai réalisé que cette pression que je me mettais était en fait basée sur ma peur de l’inconnu et de manquer. Ça fait un an que je ne travaille plus et que je voyage.
Alors évidemment, en voyant mon compte en banque baisser et en ne sachant pas où la vie est en train de me mener, les peurs remontent ! Pourtant, je n’ai rationnellement pas à m’inquiéter. J’ai encore de quoi tenir quelques mois sans nouvelle rentrée d’argent.
J’ai donc pris la décision d’arrêter de me projeter professionnellement avec ce projet. Car cela me bloquait plus qu’autre chose. Et tuait complètement ma créativité.
Lâcher prise pour apprendre à laisser faire
Je vois cette expérience comme une invitation de la vie à lâcher les projections de mon mental, de mon égo, ainsi que mes peurs. Et à me laisser guider par mes ressentis et mes intuitions.
Le fait de ne pas supporter le son de mes instruments aurait déjà pu m’aiguiller. Et si je veux être totalement honnête avec moi-même, je sentais une certaine lourdeur lorsque j’enregistrais.
Je vois aussi dans cette expérience une invitation à suivre le mouvement naturel de la vie, à ne pas forcer. Comme dans la mer de Seignosse, où j’ai appris à me laisser porter par les vagues et à ne pas lutter contre le courant.
Alors, peut-être que je finirai par enregistrer des voyages sonores, peut-être pas. Ce que je sais, c’est que ce qui me faisait du bien lorsque j’enregistrais, c’était de chanter. J’ai donc décidé de suivre cette piste, sans pression, sans savoir où elle me mènera.
J’ai d’ailleurs commencé un accompagnement, “chant de l’âme”, pour libérer et explorer ma voix. Je partage ce processus initiatique dans une série d’articles sous la catégorie “chant de l’âme”.
Lâcher prise pour se concentrer sur le moment présent
Tout cela me demande de me concentrer sur mes besoins et envies dans le moment présent. Sans les instrumentaliser dans un projet professionnel. Et d’accepter d’avancer dans le flou. Et je ne vais pas te mentir, pour moi, c’est très difficile.
Je ressens beaucoup d’anxiété et je me pose beaucoup de questions sur l’avenir. J’essaie d’accueillir comme je peux ces vagues d’émotions et de pensées. Et de me concentrer sur ce qui me met en joie.
J’ai donc profité de la mer à Seignosse, et de jouer au petit dauphin dans les vagues. J’ai continué à écrire pour mon blog et pour moi. J’ai profité de la venue de ma sœur qui m’a rejoint une semaine.
Et j’ai observé la beauté de la nature autour de moi. J’ai découvert une belle forêt de pins, et j’ai pu observer de merveilleux couchers de soleil. Ainsi que des orages, comme rarement j’en ai vu dans ma vie.
Ce séjour à Seignosse a été riche en prise de conscience et m’a invité à lâcher prise sur mes projections mentales pour me centrer sur le moment présent. Afin de me laisser guider par la joie et mes ressentis. Et ainsi surfer sur la vague de la vie !
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