Le triangle dramatique (Karpman) : s’en sortir pour améliorer ses relations
Le triangle dramatique de Karpman est un outil qui met en lumière les jeux relationnels toxiques et t’aide à t’en sortir.
As-tu déjà eu l’impression d’être bloqué.e dans des schémas répétitifs avec certaines personnes ? Sens-tu parfois que quelque chose ne va pas dans tes relations, sans comprendre pourquoi ? Alors peut-être que tu es englué.e dans une pièce de théâtre, au scénario malsain, qui se répète inlassablement.
Cet article va te permettre de découvrir les différents rôles de ces scénarios. De comprendre leurs enjeux relationnels. Et de t’en libérer afin de construire des relations plus saines.
Le triangle dramatique de Karpman
Karpman est un psychologue des années 60, qui a créé un outil pour décrypter certains problèmes relationnels.
Le triangle dramatique dénonce un jeu psychologique, entre au moins 2 personnes. Celles-ci adoptent un scénario pernicieux au lieu de communiquer sur leurs émotions et leurs besoins.
Ce scénario se fonde sur un jeu de pouvoir entre les différentes personnes. Créant ainsi une relation toxique.
Les rôles du triangle dramatique
Le scénario est basé sur 3 rôles que nous endossons inconsciemment tous à tour de rôle : la victime, le persécuteur et le sauveur.
Les 3 acteurs sont satisfaits de cette pièce de théâtre, car chacun y trouve un intérêt. Aussi, chaque rôle a besoin des deux autres pour exister. Ainsi, ils s’alimentent et se renforcent les uns les autres.
La victime
La victime se sent impuissante et opprimée. Elle se plaint, subit et évite toute responsabilité. Elle attire la sympathie et l’aide des autres ou elle énerve et irrite.
Elle ne sait pas identifier ses besoins ni comment en prendre soin. Elle attend donc que quelqu’un les comblent ou qu’il règle son problème.
Elle se place en position inférieure. Mais en réalité, elle essaie de prendre le pouvoir en attirant l’attention et en s’apitoyant sur son sort.
Elle se complaît dans cette position, car elle ne veut pas prendre ses responsabilités. En réalité, elle n’a pas envie de faire l’effort de changer. D’ailleurs, si c’était le cas, elle n’aurait plus l’attention d’autrui.
Les phrases typiques de la victime sont les suivantes : “c’est toujours à moi que ça arrive, j’ai la poisse”, “c’est plus facile pour toi, moi, je n’ai jamais de chance”, “tu n’es jamais là, je suis toujours seule“, “je n’ai pas le choix, je ne peux rien faire pour améliorer cette situation”…
Le persécuteur
Le persécuteur critique, dévalorise, persécute, harcèle. Il se sent supérieur et s’impose ouvertement auprès d’une victime.
Il est rigide et contrôlant. Il dirige, corrige, culpabilise et peut avoir des propos humiliants.
Ce comportement lui permet de libérer ses pulsions agressives. Et d’éviter sa souffrance et ses peurs. Il croit devoir se protéger des relations et ce rôle lui donne l’impression de se sentir fort.
Il dit des phrases comme : “tu fais toujours tout de travers”, “je suis fatigué.e de tes excuses”, “fais ce que je te dis, point final”, “si tu ne m’écoutes pas, tu vas le regretter”…
Par ailleurs, le bourreau peut prendre une autre forme qu’un individu : une maladie, une loi, un handicap, une norme sociale, un traumatisme d’enfance, les conditions climatiques…
Le sauveur
Le sauveur paternalisme et infantilise. Il a besoin de venir en aide à une victime, même si elle ne lui a rien demandé. Il pense savoir ce qui est bon pour elle et veut agir pour son bien. Mais ce n’est pas toujours le cas.
Ce rôle est gratifiant, car il lui donne une image positive de lui. Et une bonne image aux yeux des autres.
Or, il entretient un rapport de domination avec la victime. Car il la place dans une position d’incapacité et donc, de dépendante. Il cherche à se rendre indispensable.
En concentrant son attention sur elle, il évite en fait ses propres besoins et responsabilités.
Il peut par exemple dire : “laisse-moi faire, je vais m’en occuper”, “tu devrais faire cela, ça marcherait mieux”, “que ferais-tu sans moi ?”, “je n’ai pas le temps, mais je vais régler ça pour toi”…
Sortir du triangle dramatique de Karpman
Les scénarios joués dans le triangle de Karpman créent des conflits et de la souffrance. Pour éviter ces jeux psychologiques malsains, voici quelques conseils.
Identifie les rôles joués
Lorsqu’une personne joue un rôle, elle t’invite à en faire de même. Et inversement.
Par exemple, quand une personne prend une position de victime, elle t’incite à adopter le comportement de sauveur ou de persécuteur. Si tu endosses le rôle de persécuteur, tu proposes à ton interlocuteur.trice de devenir une victime…
Sois donc attentif aux rôles que tu incarnes, à ceux des autres et à ceux qu’ils t’incitent à jouer. Tu peux observer tes relations pendant quelques jours ou semaines. Et ainsi faire les prises de conscience nécessaires.
Renonce aux rôles
Lorsque tu identifies ce mécanisme relationnel pendant qu’il est en train de se produire, tu peux alors t’en départir.
Si tu décides consciemment de ne pas jouer un rôle (de victime par ex.), les deux autres ne savent pas survivre. Ainsi, tu sors du triangle dramatique.
Prends tes responsabilités
Dans le cercle vicieux du triangle dramatique, tout le monde évite ses responsabilités.
La victime rejette ses responsabilités et demande au sauveur et au persécuteur de les assumer. Ces derniers le font et ce faisant, fuient les leurs.
Le bourreau projette sa colère et son mal-être sur la victime, ce qui l’empêche d’en prendre soin. Et le sauveur évite également ses émotions et ses besoins en se focalisant sur la victime.
Prends donc le temps d’identifier tes pensées, tes émotions et les besoins qui se cachent derrière elles. Ainsi, tu pourras y répondre par toi-même, devenir autonome et acteur.trice de ta vie.
N’oublie pas que l’autre est également un adulte, responsable de ses émotions et de ses besoins. Mais aussi de ses choix et de ses décisions.
Communique clairement
Pour avoir un échange de qualité, il est important de déceler les besoins de chacune des parties afin d’essayer de les concilier. Ainsi, la négociation entre toi et ton partenaire peut tendre vers une solution gagnant-gagnant.
Dans le triangle dramatique, le scénario est souvent implicite. Il est donc aussi important de clarifier au maximum les propos de chacun.
Pour cela, exprime explicitement tes émotions, tes besoins ainsi que ce que tu souhaites ou refuses. Laisse ensuite l’autre s’exprimer librement, sans attente.
Demande des précisions sur ce qu’il dit afin d’éviter les interprétations. Formule des demandes précises et demande-lui de reformuler les siennes si nécessaire.
N’oublie pas, tu n’es pas responsable du résultat de la discussion (tu n’as pas le contrôle sur l’autre). Mais de tes émotions et besoins ainsi que de la manière dont tu les communiques.
Mon triangle dramatique, retour d’expérience
Lorsque j’ai découvert le triangle dramatique de Karpman, j’ai beaucoup réfléchi à mes relations.
J’ai réalisé que je jouais bel et bien les 3 rôles. D’abord, j’ai identifié les rôles de victime et de sauveur, qui pour moi étaient plus faciles à accepter.
Puis, j’ai décelé le rôle de persécuteur, que je jouais surtout dans mes relations de couple. Cette prise de conscience a été difficile à faire. Mais nécessaire.
En sortant de ma position de sauveur, j’ai remarqué que cela a permis à certaines victimes de prendre leur vie en main. Je les ai vues passer à l’action pour trouver des solutions à leur problème. Ça a été pour moi une sacrée leçon de vie.
J’ai aussi appris à repérer et à comprendre mes émotions. Mais aussi à écouter leurs messages pour prendre soin de mes besoins. Ce qui m’a permis de m’éloigner de ma position de victime. Et de limiter mon rôle de bourreau.
Aujourd’hui, j’ai des relations plus sereines. Mais ça ne veut pas dire que je ne tombe plus dans les jeux toxiques. C’est un déconditionnement qui demande beaucoup de présence. Et je suis toujours en chemin.
Le triangle de Karpman est un outil puissant pour identifier et sortir des schémas relationnels toxiques. En décodant les rôles de ce scénario, il t’invite à poser de la conscience sur tes relations. Les clés pour sortir de ce cercle vicieux sont d’identifier les rôles joués, y renoncer, prendre ses responsabilités et communiquer clairement. En appliquant ces principes, tu pourras alors construire des relations plus saines et apaisées. Il s’agit d’un processus qui demande de l’humilité, de la présence et de l’investissement. Mais il mérite d’être vécu !
Et toi, te reconnais-tu dans ces rôles ?
Que mets-tu en place pour en sortir ?
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Photos :
- n°1 : Will Mu
- n°2 : Yan Krukau
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- n°5 : Asad Photo Maldives
- n°6 : Askar Abayev
Sources :
- L’article de blog “Le triangle de Karpman : un drame à trois” ;
- “8 processus de communication pour éviter d’entrer dans le triangle dramatique” du blog Apprendre à éduquer ;
- L’article “Triangle de Karpman : comment éviter le piège des jeux psychologiques ?” du Blog Quare.
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